En rémission complète grâce à un traitement novateur

Bonjour,
En mai 2017, alors que j'allais avoir 40 ans, j'ai détecté par auto-palpation des grosseurs anormales au niveau de l'aisselle et du sein. Ce n'est qu'en août 2017, après un diagnostic tardif, que j'ai appris que j'étais atteinte d'un cancer triple négatif aux deux seins. Malgré les traitements lourds que j’ai reçus successivement, mon cancer a continué de progresser très rapidement et a métastasé à différents endroits du corps. Au même moment j'apprenais que j'étais porteuse de la fameuse mutation génétique BRCA qui favorise la survenue des cancers du sein et des ovaires.

En octobre 2018, mon pronostic vital était engagé malgré les nouvelles propositions de chimiothérapie. Question de mois... "on ne peut pas savoir exactement". Je savais qu'il existait un traitement prometteur pour les triples négatifs : l'immunothérapie. Le seul moyen d’obtenir ce traitement en France était d'intégrer un des essais cliniques. Sauf que je n'entrais pas dans les critères des études. Et le système français ne me permettait pas d'acheter ce type de médicaments. Donc pas possible...

Pas question pour moi de laisser mes jeunes enfants ! Il était inenvisageable de ne pas les voir grandir, insupportable d'être privée si jeune de ma vie quand je débordais d'une inextinguible soif de vivre... Alors que les statistiques sur les chances de succès jouaient contre moi, que les oncologues me déconseillaient formellement de m'engager dans cette voie, qu'il existait peu de chance de réunir en si peu de temps la somme faramineuse qu'exigeait ma démarche, j'ai décidé de partir à l'étranger essayer un traitement novateur. En Allemagne, l'immunothérapie, couplée à un vaccin peptidique adapté à mes cellules tumorales, étaient accessibles.

Mon état d'esprit à l'époque : qui ne tente rien n'a rien ! Accepter de mourir, oui, mais seulement si j'ai tout essayé pour sauver ma vie. Avec le recul, je sais que même s'il n'y avait eu qu'1% de chance de m'en sortir, je serais quand même partie. Avec une phrase en tête : "Ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait".

Contre toute attente, la cagnotte que j'ai lancée sur les réseaux sociaux a eu un tel succès que j'ai pu partir dès le mois de novembre 2018 pour tenter ce traitement. Quel soutien merveilleux ! Une leçon de vie que je n'oublierai jamais.

Au terme de deux mois de traitements combinant immunothérapie et vaccin en Allemagne et chimiothérapie en France, j'étais déjà en rémission quasi complète. En avril 2019 j'étais en rémission complète ! Une rémission qui dure encore, mais qui nécessite de ne pas arrêter le traitement. Grâce au compassionnel, je reçois de l'immunothérapie en France, couplée à une thérapie ciblée sur les porteuses de la mutation BRCA (anti-PARP) et je repars régulièrement en Allemagne pour les injections de vaccin et booster de globules blancs (GMCSF).

Je pense que les traitements novateurs devraient être accessibles à toutes les personnes atteintes de cancer en France, à commencer par le Triple négatif. L'Autorisation Temporaire d'Utilisation (ATU) qui vient d'être délivrée pour l'immunothérapie (anti-PD-L1) dans des cas restrictifs de TN devrait être ouverte également aux triplettes ayant reçu de la chimiothérapie avant. Puissent les colibris s'unir pour éteindre l'incendie...